ARTISTe Phygital

CHÙMÁ ANAGBADO

Ouvrons les yeux !

PRÉSENTATION DE L’ARTISTE

Le projet de Chuma Anagbado explore l’intersection de la culture Igbo et de la technologie numérique, en créant des œuvres d’art “phygitale” qui associent des éléments africains traditionnels à des supports numériques contemporains.
Cette fusion vise à documenter et à préserver le patrimoine culturel tout en s’engageant dans des dialogues numériques mondiaux. Grâce à des techniques et des matériaux innovants, le projet cherche à remettre en question les perceptions, à provoquer la réflexion et à stimuler les échanges culturels.

Il réfléchit à l’identité, à la migration et à l’impact de la technologie sur les pratiques culturelles, contribuant ainsi à une meilleure compréhension des interconnexions mondialisées.

 

LES OEUVRES CRÉÉES
PENDANT LA RÉSIDENCE “MBEDD MI MBEDDUM BUUR LA”

Onye Agboro (Street Tout)

Le “Tout” de la rue, ou Onye “Agboro” comme on l’appelle communément au Nigeria, est une présence troublante dans de nombreuses villes. Ces individus opèrent en dehors de la loi, mais ils semblent hors de portée des autorités locales. Ils sont considérés comme rudes et imprévisibles, recourant à l’intimidation et à la violence pour faire respecter leurs propres règles.

Leur principale activité consiste à prélever des “taxes” auprès de toute personne exerçant une activité sur leur territoire. Qu’il s’agisse d’un chauffeur de bus, d’un motocycliste ou d’un commerçant, ils exigent leur part. En cas de refus, ils se montrent agressifs, ce qui entraîne parfois des dégâts matériels ou des altercations physiques.

Ces rabatteurs se considèrent comme des seigneurs de la terre qui ont droit à leur butin. Il ne s’agit pas de simples perturbateurs, mais de personnes soigneusement choisies pour leur comportement qui suscite la peur. Ils opèrent selon une hiérarchie stricte, répondant à un chef plus important qui, à son tour, a des liens avec les autorités régionales.
C’est une triste réalité pour les navetteurs comme pour les commerçants, qui vivent sous la menace constante de ces extorsions de fonds.

Tampidaro avec son oeuvre

Nwa Boi (The Apprentice)

La tradition du “Nwa Boi” ou “Igba Boi”, qui signifie “Apprenti”, est une pratique coutumière très prisée, originaire de la région orientale du Nigeria.

Dans cette tradition, un maître prend la responsabilité d’enseigner et de former une personne plus jeune à un métier spécifique qu’il a appris au fil des ans. Cet arrangement débute généralement avec le consentement du tuteur direct de l’apprenti ou de parents désireux d’assurer un avenir prometteur à leur enfant. Le maître assume l’entière responsabilité du bien-être de l’apprenti, y compris le logement, la nourriture et une formation complète dans le métier choisi. Ce mentorat dure généralement de 3 à 7 ans, en fonction de la complexité du métier enseigné.

À l’issue de la période d’apprentissage convenue, au cours de laquelle l’apprenti a maîtrisé le métier, le maître d’apprentissage remplit son engagement en facilitant la création d’une entreprise similaire pour l’apprenti, ce qui lui permet de devenir un entrepreneur indépendant.